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Connu sous l’appellation Delfy, il est, Fidèle Dabiré à l’état civil. Agé de 25 ans, ce jeune artiste bobolais polyvalent, joue sur divers plateaux et ses nombreux prix  lui promettent bel avenir.

Les yeux pétillants, le regard absorbé par l’inspiration, son visage souriant et cette voix calme qui se dégage vous entame la conversation telle une déclamation. La démarche athlétique, les mèches de cheveux emmêlées, ce quatrième fils d’une fratrie de six enfants est un parolier de la nouvelle époque. Avec des mélodies africaines en fond sonore, il cristallise l’expression de la lutte, de la liberté, de l’amour à travers mots et gestes. Avec lui, une nouvelle mode d’expression artistique éclore et se confirme de jour en jour. Fidèle Dabiré puisque c’est de lui qu’il s’agit, se fait une place de choix dans la culture tradimoderneet porte dorénavant, Delfy comme nom d’artiste. Abordant des thèmes sociaux distillés dans un langage commun et soutenu, il vous empoigne dans l’univers de l’élévation de l’homme. Pour lui, ses prestations sont une nouvelle version de sous l’arbre à palabre et sur scène, il déclame une interpellation adoucie par un fond sonore empreint de la saveur musicale africaine singulièrement du folklore mandé. Une étoile est née dans la ville de Sya ! Champion national du slam, il est co-auteur de l’hymne d’ouverture de la 20èm édition de la Semaine nationale de culture SNC Bobo 2023.

Sur la scène d’émulation de la 20ième édition de la Semaine nationale de la culture (SNC), dans un look de reggaeman, assisté d’une statue de sage, d’une calebasse et du chapeau de saponé, il met en lumière la culture du pays des hommes intègres. Parolier, il peint en langage poétique le Burkina dans ses circonstances actuelles et dresse l’échelle de l’espoir et le tableau d’un Burkina radieux et d’une Afrique qui gagne. Il fait étalage de tout son talent, conquit le palais de la culture Mgr Anselme Titianma Sanon et remporte en catégorie slam le Grand Prix National des Arts et des Lettres (GPNAL). « C’est d’abord un sentiment de plaisir en même temps c’est un sentiment de responsabilité que nous endossons et un cap à maintenir », a reconnu Delfy. Au cours de cette même année 2023, il est déclaré meilleur artiste moderne d’inspiration traditionnelle Bobo Lolo 2023. Une distinction annuelle qui récompense les meilleurs artistes du grand Ouest du Burkina Faso. Il est fait lauréat du Festival international Éloquence slam Eveil en 2019, et dans la même année, il est distingué Slam d’or au FESPACO. Il décroche le 1er prix IGD (Institut de Gouvernance et de Développement), en 2018. Il est distingué au Festival de l’indépendance en 2019 et en 2017. Artiste sollicité, il prend part en 2022, au FISH GONI à Niamey au Niger, au FISH de Bamako au Mali. Au cours de la même année, il est officiellement sélectionné au Marché des Arts du Spectacle d’Abidjan (MASA). Sur le plan national, il preste aux Récréatrales, au festival Rendez-vous chez nous et au FITMO entre autres. Grâce à sa touche d’originalité doublée de son talent Delfy confirme dans son domaine et sa réputation gagne tout le pays et au-delà des frontières, d’après D’après Vicky, une de ses connaissances. Il entame une carrière professionnelle et lance son tout premier album de 11 titres, intitulé Horonya où intégrité en français sorti depuis le 8 septembre 2022. Mordu de l’art, il a plusieurs cordes à son arc. En effet, il est le directeur artistique de l’entreprise culturelle ART’TITUDES et par ailleurs le promoteur dugéant spectacle de comédie musicale dénommée « la marche du HÔRON ».

L’artiste révèle qu’il ne rentre dans ce domaine dit en 2016, à l’occasion du Festival du lycée de Kadiolo, le FESTILIKA en 2016, à Bamako, une rencontre culturelle qui jumelait des établissements de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso) et de Bamako (République du Mali). De retour au pays, Delfy croit à son étoile et alterne études et répétitions artistiques. Il manie avec sagga les accords, et de ses rimes florissantes découlent des paroles sibyllines accordées à une gestuelle qui vous transcendant, d’après Yaya Sanon un de ses collaborateurs.

Titulaire d’une double licence en Anthropologie à l’Université Nazi Boni de Bobo-Dioulasso et au Métier des arts de la scène, au Laboratoire international de recherche et de création des Arts de la scène ANKATA de Bobo-Dioulasso, Delfy admet des contraintes liées à l’épanouissement de son art. Aussi, sa préoccupation majeure est de pouvoir remettre sur pied le Centre culturel « Seko », un sanctuaire de productions culturelles.

A l’image de tous les burkinabè, il émet le souhait d’un retour de la paix ; cependant, il insiste sur le fait que l’art soit pris à sa juste valeur et que la lumière soit faite sur l’art le vrai, celui qui amène au développement durable.

                                                                                             M’Tinda Béogo