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Né de l’imagination fertile de Marcus Garvey en synergie avec d’autres intellectuels d’afrodescendants de la diaspora, entretenu et nourri par des leaders politiques africains conscients et conséquents tels Kwamé Nkrumah, Patrice Lumumba, Sékou Touré, Julius Nyereré, Modibo Keita… au lendemain des indépendances formelles, le fédéralisme refait de nos jours surface sur le continent à l’instigation d’une « nouvelle conscience africaine » incarnés par des jeunes leaders résolus à marcher sur les traces de leurs illustres devanciers, convaincus qu’ils sont, que c’est la seule voie de sortie honorable, pour un continent dont le potentiel immense qui contraste avec la misère des populations, fait dire qu’il est un mendiant assis sur un tas de richesse. Pouvait-il du reste en être autrement avec les petits Etats sans liens organiques, affligés d’une faiblesse chronique avec des gouvernants dont l’incurie et la boulimie du pouvoir sont les caractéristiques principales et qui sont pour la plupart sous la férule économique de l’étranger ?  La réponse coule de source, au regard de l’état clinique du continent, malade à tous les points de vue et en proie à des crises sociopolitiques récurrentes et des guerres civiles qui assombrissent le quotidien des hommes et des femmes, pendant que les élites ploutocrates « nagent » dans un bonheur superficiel. Pour éviter la perpétuation de ce sort peu enviable, il faut donc comme le dit si bien le professeur Joseph Ki Zerbo, « remembrer l’Osiris africain ». L’idée de fédération doit « refléter chez nous, et chez les responsables politiques en particulier, un souci de survie par les moyens d’une organisation politique et économique efficace à réalise dans les meilleurs délais  au lieu de n’être qu’une expression démagogique dilatoire répétée sans conviction du bout des lèvres » poursuit son alter ego Cheikh Anta Diop. Il nous faut donc sortir de l’état de péripétie dans lequel nous sommes confinés jusqu’à présent, pour nous recentrer sur nous-mêmes par la voie du développement endogène et intégré. Une ambition gigantesque qui n’ira pas sans difficultés si tant est qu’elle mettra à mal les intérêts  des puissances tutélaires dont la survie est intimement liée à l’asservissement  de l’Afrique. Déjà, on constate que le terrorisme que l’on nous présentait  comme un « nouveau djlhad » est entrain de quitter  son « terrain naturel » à savoir le sahel pour menacer les pays du littoral qui se croyaient  à l’abri. Une mauvaise perception de cette guerre de prédation qui trouble actuellement le sommeil des dirigeants qui pensaient que leur allégeance à l’Occident était un gage de sécurité absolue. On ne peut donc pas continuer à ménager la chèvre et le chou, et, seule une rupture concrète  peut contenir le mal. Bien sûr, ça et là on trouve toujours des valets relais des intérêts occidentaux, mais la conscience citoyenne se développant partout en Afrique, la marche vers l’union et la renaissance paraissent irréversibles. Une marche qui passe aussi par une « exhumation » de notre culture authentique pour en faire le socle de ce combat salvateur. Terminons avec cette injonction forte du président  Sankara qui affirmait que l’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte, ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Tout est dit !                                            

                                                                           par Alassane Ouedraogo